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mercredi 22 avril 2015

Slogans pour la terre 2015

Des idées pour notre planète
comme des graines qu'on laisse pousser
et qui tôt ou tard, germeront.
Elles germeront
parce qu'on a besoin d'idées pour avancer
parce qu'ainsi va la Nature.

Le jour de la terre m'inspire. Des idées, que je développe, et des slogans que je publie. Dans des phrases courtes, j'essaie de remettre en perspective des concepts simples et connus de tous. Avec humour ou avec sérieux, je recompose un vocabulaire facile à utiliser pour penser notre Terre en ce 22 avril 2015.

Humm... Penser la Terre, vaste projet! Futile s'il n'aboutit pas à éveiller quelque chose chez le lecteur ou si, un jour, quelque part, il ne contribue pas à changer le cours des évènements. Or je suis convaincu que l'exercice n'est pas vain, tout comme je suis convaincu que chaque goutte dans l'océan, chaque feuille sur un arbre, chaque aile de papillon dans l'air et chaque individu dans la société compte.

Voici le Jour de la Terre 2015, réhydraté dans des slogans à partager jusqu'à la prochaine révolution de notre planète.


- Fahrenheit 451 : Le réchauffement climatique pourrait faire froid dans le dos

- Arts visuels : Le sur-emballage ou le retour du cubisme

- Smog : 50 nuances de gris

- Zen : L'optimisme est une ressource non périssable

- Marathon vert : Courir 42 km sans croiser un seul déchet sur sa route

- Cocktail énergétique : Quand l'Arctique aura la taille d'un glaçon, on boira de l'eau lourde*

- Terre : Le monde qui nous existe

- Poisson d'avril : Poisson qui croit encore que les algues sont en plastique

- Über : Sur terre, on est tous dans le même taxi

- Exrta-terrestre : Le jour de la terre, soyez extraordinairement terrestre

- Engagement : Prendre position, c'est pas juste déplacer son avatar dans un jeu

- Explosif : Si des tonnes de déversements n'enflamment pas les esprits, nous sommes menacés d'extinction

- Informatique : Le 22 avril, faites une sauvegarde

- Stephen Harper : Attention, matière dangereuse! Ne pas recycler

- Lobby industriel : Opinion fragile, (se faire) manipuler avec précaution

- Austérité : Sur une planète fertile, nous avons fait pousser une sécheresse intellectuelle

- Énergie solaire : Faites bronzer votre maison

- Proverbe terrien : Là ou tombent les arbres poussent les cercueils

- Recto-verso : Changez le monde avant qu'il ne vous change

- Soins palliatifs : Injection massive de pétrole pour industrie en phase terminale

- Spock : Tendez l'oreille, un monde meilleur est en marche

- Boîte noire : Le bac de compostage, un truc simple pour éviter la catastrophe

- French Kiss : Le jour de la terre, téléchargez de l'oxygène


  * eau loure : eau utilisée dans des centrales nucléaires.


jeudi 2 avril 2015

Lettre téléportée vers le futur

  Le 23 décembre 2014, le journaliste Fabien Deglise a proposé à ses lecteurs, dans une chronique du journal Le Devoir, de lui soumettre des idées sur ce qu'ils souhaiteraient léguer à l'humanité du futur. Cet héritage culturel serait logé dans une capsule temporelle enfouie dans le sol à l'attention des hommes et des femmes de...2115.
  Motivé par cette proposition insolite lancée hors de tout calendrier symbolique et de toute commémoration particulière, j'ai proposé d'inclure dans cette capsule une lettre.
  Pas un disque dur chargé de souvenirs, pas un enregistrement, pas un livre ou un kit de survie. Non, juste une lettre. Une sorte de réflexion sociosophique téléportée (!) sur une façon particulière de voir la vie en 2015. Je suis convaincu qu'elle aurait sa place à côté de tous les objets dont la capsule temporelle ne manquerait pas d'être chargée.
  Sachant que la proposition du chroniqueur ne se matérialisera pas au delà du récit, j'incorpore maintenant cette lettre à mon blogue à destination des lecteurs d'aujourd'hui et de 2115. Qui sait, ce seront peut-être mes descendants qui tomberont dessus. Ou bien les vôtres, va savoir...

« Chers lecteurs anonymes,
 Votre appel a été entendu . Et après un siècle, notre voix, enfin, peut sortir de son écrin sépulcral. Encore étourdi par la terre et la roche qui l'ont recouvert, son écho de poussière métallique vient soudain de se propager jusqu'à vous.
  Hier, il y a 100 ans, à l'initiative du journal Le Devoir, nous avons exercé notre imagination. Nous avons transmis nos idées aux profondeurs de l'oubli pour qu’il vous les dévoile en retour.
 Vous voilà si proches de nos oreilles à présent, si curieux des révélations que nos tombes peuvent laisser entendre ou sous-entendre!
Le cycle infini des idées et de l’imaginaire s'anime toujours sur les traces de ce existe déjà :
- les réseaux virtuels ont d'abord germé dans les réseaux génétiques et généalogiques, mus par essais et erreurs, doutes et hasard;
- les prothèses osseuses et mémorielles sont nées des corps manqués ou insatisfaits. Vous le savez, nous le savions, mais nous ne cessons pas de chuchoter à nos futurs voisins que la quête de l'inconnu et de l'idéal passe aussi par l'oubli.
 La transmission amoureuse sous toute ses formes, des plus anciennes aux plus évoluées, permet toujours d'être soi-même et de surmonter les contradictions, et notre culture n’est pas devenue un vestige, pas davantage que notre socialisation : chaque image, chaque son, chaque mot sont compilés dans les profondeurs de la mémoire virtuelle, c’est a dire, maintenant, de votre mémoire consciente et inconsciente, palpable et intangible. De celles qu’on ne peut comprendre sans les sentiments, les émotions, les rires, les larmes qui les ont enfantées :
- voici nos guerres que nul discours ne peut éclairer seul;
- voici nos bouleversements sociaux que nul image ne peut suffire à exprimer.
 Votre héritage tient dans la main, dans le fil d’ADN, mais sa lecture est irrationnelle et illogique, son désordre est indescriptible et permanent tant que vous n’y mettez pas un peu de votre humanité. 
 Nos impressions sont les seules choses qu’il nous reste a vous donner au delà de la distorsion de l’Histoire et du poids de la Terre ensevelie. À peine quatre générations nous séparent, à peine quatre générations nous unissent.
 Tout a été écrit, mais tout reste à dire : les révolutions et les frontières ne sont que provisoires, les migrations sont permanentes. Et ne vous détrompez pas : nous savions que nous étions facile et difficile à vivre, que nous étions dans le droit chemin autant que dans l’erreur en persévérant dans des stratégies de court terme :
- 100 ans découpés en décennies de technologie efficaces et dévorantes en ressource et en espoirs;
- 100 ans de paix mutilés en cycles de négociations de guerres commerciales;
- 100 ans d’individualisme pliés dans les courbes démographiques et migratoires gigantesques;
- 7 milliards de réponses en quête de leur question fondamentale.
 Tout ce que vous lisez et voyez dans notre passé n’est peut-être finalement rien d’autre que notre vibrant et immortel espoir : celui de vous entendre transmettre, à votre tour, la voix qui transpercera les silences de tous les rêves devenus poussière. »