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samedi 8 août 2015

Pochettes surprise (3)


Bonjour amis musiciens et graphistes, amateurs de belles choses ou de raretés, simples curieux et autres distraits égarés sur la toile numérique.

Je continue à dénicher quelques perles de la discographie du XXe siècle, pleines de vinyle et d'images, de formes et de couleurs : oui, le numérique nous laisse orphelins de belles images et objets à toucher avec les mains, à poser comme des crêpes sur des platines qui font tourner leurs spirales jusqu'à l'étourdissement.

J'ai développé mon oreille avec les yeux, avec les mains, comme un enfant émerveillé devant ces images grands formats. Des images qui ne se rangent pas n'importe comment, il faut leur trouver un endroit sec, à l'abri des rayons du soleil et de la chaleur trop forte, à l'abri des coups de crayons des enfants et des coups de folie des adultes qui, un jour, décident de faire de la place et de se débarrasser de ces encombrantes vieilleries.

Et moi, de les ramasser, de les racheter, de continuer une collection, avec patience et fébrilité. Pas par nostalgie, non, mais par gout de l'exploration en plongeant dans les images, tête baissé, prêt à gonfler ma passion, en grand format.




Ah, Led Zeppelin II. Pour être honnête, je ne suis pas fan. Mais j'en ai toujours entendu et entendu parler, moi qui a de nombreux amis musiciens. Cette belle pochette s'ouvre pour proposer un dessin (pas très beau) qui contraste avec le recto qui lui vaut le coup d'oeil : mélange de l'ancien (les personnages autour des musiciens, le grain de la photo, la silhouette du célèbre Zeppelin en fond) et du moderne (la typo et la couleur du logo), ce disque est très très connu, mais cette version originale est quand même une rareté. Édition canadienne de 1969. Je dédie cette pochette à mon ami Gauthier Montury qui a tout fait pour me faire aimer Led Zeppelin quand j'étais plongé dans Joy Division.



Falco est un des trop rares artiste autrichien et de langue allemande à avoir eu un succès international : en 1982, le tube Der Komissar a joué sur toutes les radios, jusqu'aux États-Unis et au canada. Voici l'album dont le single est extrait, déniché dans un bac de choses à donner d'un habitant de mon quartier. La pochette fait très années 80 : le noir et le rose, le rai de lumière, la typographie, leur agencement. De la New Wave chantée en autrichien, ça sonne plutôt bien. (À la même époque, les groupes allemands D.A.F. et Trio avaient aussi montré que l'allemand sied bien à ce style musical).



Des pochettes comme on n'en fait plus : on ne représente plus guère les artistes par un dessin, et on ne prend plus la peine de préciser la qualité sonore. La pochette de disque de 1959 a été imprimée au Canada, mais l'image de la couverture a été imprimée aux États-Unis puis collée sur la pochette. Nat King Cole and The Church of Deliverance Choir : Every Time I feel the Spirit. Le dessin exprime toute la ferveur de l'interprète tout dévoué à chanter le divin. Fini aussi le temps des chants religieux populaires à écouter chez soi.



Le grand Brassens. Cette compilation canadienne de 1960, éditée par Philips et distribuée au Canada par London Records, propose au verso un long texte qui présente le contexte des chanson. Cette attention peut s'expliquer par l'accueil mitigé qu'a reçu Brassens en raison des thèmes des chansons et du vocabulaire coloré qu'il utilisait alors. Pour le recto toutefois, pas besoin d'en rajouter : le portrait en deux couleurs du célèbre chansonnier moustachu suffit. Pour la petite histoire, Brassens a été inspiré à ses débuts par Félix Leclerc, le légendaire chansonnier québécois qui avait conquis Paris en 1954 : c'est en le voyant sur scène seul à la guitare que Georges Brassens décida qu'il pouvait en faire autant. 



Et pour terminer, un disque...sans pochette. 45 tours The Beatles : Let it be, en face A et You know my  Name (Look up my Number), en face B, 1970. Ramassé aussi dans le bac de l'habitant de mon quartier. La pomme au recto n'est pas croquée, mais au verso on en voit la moitié intérieure - je fais ici un clin d'oeil à la longue bataille juridique qui opposa Apple Corps, l'entreprise des Beatles et Apple Computers l'entreprise de Steve Jobs au sujet du nom, du logo et des royautés (!!!). Les titres des chansons sont d'ailleurs tout à fait appropriés pour évoquer ces conflits juridiques et financier. 

Contrairement aux 33 tours, les 45 tours laissent un gros trou au centre du disque. Ici, la pomme en fait les frais, et je vous dis qu'avec un peu d'imagination, ce qu'on peut voir, c'est la pomme croquée de votre Iphone préféré, mais de face!